Emmanuèle Sandron

Née en 1966, Emmanuèle Sandron vit aujourd’hui à Bruxelles. Elle a traduit une dizaine de romans chez Alice Jeunesse notamment Quand c’était la guerre et que je ne comprenais pas le monde, l’arche part à 8 heures, Mistik lake, Moi et Finn (cotraduit avec Fenn Troller)… Elle est aussi auteur et chroniqueuse littéraire.

L’interview Je dirais même plus magazine

Née en Belgique, Emmanuèle Sandron est traductrice littéraire et autrice. Depuis 2007, elle a traduit une quinzaine de titres pour Alice Jeunesse (du néerlandais, de l’anglais et de l’allemand). Elle a récemment reçu le Prix Scam de la Traduction.

Emmanuèle, comment choisis-tu les livres que tu traduis ?

Emmanuèle : Il y a deux types de livres : ceux qu’un éditeur me propose, et alors là je peux tomber sur un gros coup de cœur, comme avec « Torsepied » de Ellen Potter, qui est un de mes romans jeunesse préférés. Ou j’essaie de convaincre un éditeur de la nécessité absolue de publier un titre en français. Ce fut encore le cas récemment avec « Quand c’était la guerre et que je ne comprenais pas le monde », de Joke van Leeuwen, qui parle avec humour et tendresse de la guerre et des réfugiés. Quand j’aime, je suis plutôt… obstinée. Je peux passer plusieurs années à faire le siège d’un éditeur si j’estime avoir trouvé une pépite écrite rien que pour lui !

Est-il difficile de passer d’un style à l’autre ?

Emmanuèle : C’est une fameuse gymnastique et une des grandes richesses de ce métier. J’adore passer d’une écriture poétique comme celle de Paul Verrept dans « Le banc au milieu du monde » au jeux de mots loufoques de Joke van Leeuwen, à l’efficacité rigolote de Jan Birck dans « Sarah et Sac-à-Puces » ou à l’apparente simplicité de « Tibou et Brin-dille ». Je cherche la voix de l’auteur, le ton du livre. Quand je les ai trouvés, le plus gros du travail est fait.

Vers quel type de texte vas-tu de préférence ?

Emmanuèle : J’attache une grande importance au travail de la langue et au sens. S’il y a un texte que j’aurais aimé avoir écrit, c’est « Le grand saut » d’Anne Provoost, un conte d’une très belle subtilité sur les grandes étapes de la vie, écrit dans une langue magnifique. Le traducteur doit se mettre dans le même état d’esprit que l’auteur, entrer dans sa tête et dans son cœur, retrouver ses rythmes et ses sonorités, mais en français. Quand la magie opère, c’est un bonheur sans égal.

Tu es en train d’apprendre le Letton… pourquoi ?

Emmanuèle : Je suis allée en résidence d’écriture en Lettonie il y a quelques années, et j’y suis tombée amoureuse de tout : du soleil de minuit, des grandes forêts, du letton… À la bibliothèque locale, j’ai découvert des albums jeunesse très différents de ceux qu’on connaît ici. J’ai eu envie de les faire découvrir en francophonie. Alors, je me suis mise à apprendre le letton. Ma première traduction de cette langue devrait paraître l’année prochaine chez Alice, et je brûle d’impatience !

(source Je dirais même plus magazine, 1er trimestre 2019)

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