Il y a la mer. Éternelle, immuable. En face de la mer, il y a ce banc. Éternel, immuable. Sur ce banc, tous les jours, de 8 heures à 20 heures, il y a la vieille. Éternelle, immuable. Aux pieds de la vieille, il y a le mignon chien chien. Et à côté de la vieille, il y a le tas de cailloux, bien ronds, petits, mais qui doivent faire mal si on les lance fort. Puis arrive un jeune. Qui ose s’asseoir sur le banc. Qui ose caresser le mignon chien chien. Et qui ose même adresser la parole à la vieille. « Que faites-vous là ? » « J’attends Théodore. » Et la machine à parole se met en route. Théodore l’a embrassée, hier, au bal, derrière la roulotte. Le si séduisant Théodore l’a choisie, elle, entre toutes. Et ils vont se marier, demain, Théodore l’a promis. Il est parti en mer mais il revient à 17 heures 30. Alors elle l’attend. Le jeune comprend que tout ça s’est passé il y a au moins 60 ans, que Théodore n’est jamais revenu, et que la vieille attend depuis lors, désespérément. Cécile Chartre est née au siècle dernier. Et elle écrit pour tenter de vivre au moins jusqu’au siècle prochain.
Cœur de cailloux
Cécile Chartre
Récompenses
- Sélection du Prix Enlivrez-vous en mai 2016
Commentaires de presse
Si peu de pages et pourtant que de mots. […] Impossible de reposer ce roman avant de l’avoir terminé. L’écriture est légère, fine et sensible, le récit d’une grande richesse. Une jolie leçon de vie à ne surtout pas manquer.
Juillet 2017Au fil des livres