Chaque jour, Nicodème se faufile en catimini dans le bureau de son papa pour vérifier que « le » cadeau est toujours là. Emballé dans un beau papier bleu et scellé par un ruban doré. Le petit garçon le regarde, le secoue tout doucement pour entendre résonner son petit bruit. Un bruit de cadeau. Ensuite, il le repose, et s’en va. Mais l’image du cadeau ne le quitte pas. Il y pense tout le temps, partout. Dans sa chambre au milieu de ses jouets, à l’école dans la cour de récré, Nicodème a l’esprit ailleurs, et ne fait plus très attention au monde qui l’entoure. Quand vient le grand jour du cadeau, le petit garçon ne tient plus en place. Les invités arrivent, il accourt. Nicodème est prêt. Son papa l’appelle enfin, et le petit garçon s’avance vers ses parents, les mains dans le dos. Il ne fait pas attention aux cadeaux disposés sur la table. Petits, moyens ou gros, peu importe, il ne pense qu’au paquet bleu. Et ce cadeau, il le tient entre ses mains. Il n’est pas pour lui, mais pour sa maman.