Quand Patrick voit arriver Eripa dans sa classe, il pense qu’elle doit sûrement venir du Groenland pour être blanche comme ça, ou, en tout cas, d’un pays où il n’y a pas beaucoup de soleil. En fait, elle vient de Tchétchénie et elle ne parle pas du tout français. Alors, pour se faire comprendre, elle fait des gestes. Et quand Florence, la maîtresse, lui demande de s’asseoir à côté de Patrick, Eripa refuse en montrant un feutre noir. Le garçon met un certain temps à saisir ce que lui reproche la jeune Tchétchène. Mais, lorsqu’il comprend enfin, il voit rouge ! « Espèce d’effaceur ! », renchérit-il. Florence tente de calmer le jeu : « Elle n’a sans doute jamais vu d’enfant noir. » Ça ne réconforte pas Patrick. Finalement, Eripa accepte de s’asseoir à côté du garçon, qui fait contre mauvaise fortune bon coeur et essaie d’aider Eripa. Mais elle refuse tout contact avec lui et s’applique, le nez collé sur sa feuille, à tracer des A et des B. « Décidément, cette fille ne m’aime pas », pense Patrick. Et pourtant, le soir, quand il rentre chez lui, Patrick trouve un drôle de dessin dans son sac : une espèce de tank avec, en guise de signature, des A et des B. Un dessin d’Eripa ! À partir de ce moment, il va en recevoir tous les jours — un chaton perdu dans la forêt, un crocodile écrasé sur la route, un soldat à l’air méchant, etc. —, mais la jeune fille ne lui adresse toujours pas la parole. D’ailleurs, elle ne parle à personne. Il commence à trouver ça louche. Les autres élèves de la classe aussi.Pourquoi Eripa refuse-telle de parler ? Et que veulent dire ces dessins étranges qu’elle dépose dans le sac de Patrick ?
Les crocodiles d’Eripa
Hélène Rice
Antoine Déprez
Commentaires de presse
Tout juste arrivée de Tchétchénie, Eripa, enfermée dans le silence, semble triste et distante. À l'école, elle glisse en cachette des dessins dans le cartable de Patrick, son voisin de classe. Patrick découvre alors l'histoire d'Eripa. Bienveillant, il décide de la libérer de ses peurs.
Novembre 2014Bibliothèques de Brest